Nation aux dimensions continentales, le Brésil abrite un patrimoine festif d’une richesse sans pareille. Ce pays où se mêlent les influences portugaises, africaines, amérindiennes et européennes offre un calendrier de célébrations qui témoigne de sa diversité culturelle extraordinaire.
Chaque festivité raconte une histoire unique et a vocation à transmettre les traditions ancestrales tout en les réinventant continuellement.
Aux côtés de l’équipe ABC Langues, découvrez aujourd’hui les festivités à ne manquer sous aucun prétexte.
Le Carnaval de Rio : Une histoire de passion et d’évolution
Le Carnaval de Rio de Janeiro, événement mondialement reconnu, puise ses racines dans l’entrudo, une célébration portugaise importée au XVIe siècle. À l’origine, cette fête consistait en des jeux d’eau et des batailles de farine entre les habitants. Au fil des siècles, elle s’est transformée pour devenir le spectacle grandiose que nous connaissons aujourd’hui.
Les premières écoles de samba sont apparues dans les années 1920 dans les favelas de Rio. La première, Deixa Falar, fut fondée en 1928 dans le quartier de Estácio. Ces associations ont révolutionné le carnaval en introduisant une structure organisée et des compétitions officielles.
Conçu par l’architecte Oscar Niemeyer et inauguré en 1984, le Sambodrome Marquês de Sapucaí peut accueillir plus de 70 000 spectateurs. Long de 700 mètres, il devient pendant le carnaval le théâtre d’une compétition acharnée entre les différentes écoles de samba. Chaque école dispose de 75 minutes pour présenter son défilé, impliquant entre 2 500 et 4 000 participants.
Un défilé de carnaval suit une structure précise et immuable. Il commence par la comissão de frente, un groupe d’ouverture composé de dix à quinze personnes qui présente le thème du défilé. Suit l’abre-alas, le premier char allégorique, véritable chef-d’œuvre mobile qui donne le ton du spectacle. La bateria, section rythmique composée de plusieurs centaines de percussionnistes, constitue le cœur battant du défilé. La rainha de bateria, reine de la batterie, danse devant les musiciens en incarnant la grâce et la sensualité du carnaval que nous lui connaissons. Les baianas, ces femmes plus âgées en robes tournoyantes, représentent la tradition et la sagesse. Le point d’orgue du défilé est marqué par le passage du casal de mestre-sala e porta-bandeira, couple emblématique portant l’étendard de l’école.
Le Carnaval de Salvador : L’âme africaine du Brésil
Le Carnaval de Salvador se distingue par son caractère plus démocratique et ses racines africaines profondes. Pendant six jours et six nuits, près de deux millions de personnes envahissent les rues de la première capitale du Brésil. La fête se déploie sur trois circuits principaux : le Circuit Dodô longeant la plage sur quatre kilomètres, le Circuit Osmar dans le centre-ville et le Circuit Batatinha dans le centre historique.
Les blocos afro jouent un rôle fondamental dans la préservation et la célébration de la culture afro-brésilienne. Le premier d’entre eux, Ilê Aiyê, créé en 1974, a ouvert la voie à d’autres groupes emblématiques comme Olodum et Malê Debalê. Leurs performances mêlent musique traditionnelle africaine, samba et rythmes contemporains, ce qui crée une symphonie unique qui célèbre l’héritage africain du Brésil.
Bumba-meu-Boi : Un trésor culturel du Maranhão
Cette manifestation folklorique complexe combine théâtre, musique, danse et rituels religieux. L’histoire centrale tourne autour de trois personnages principaux : Pai Francisco, un esclave travaillant dans une fazenda, sa femme enceinte Mãe Catirina, et le bœuf magique appartenant au propriétaire terrien. Le récit commence lorsque Catirina, enceinte, exprime le désir de manger la langue du bœuf préféré du fazendeiro. Par amour pour sa femme, Pai Francisco tue l’animal, déclenchant une série d’événements qui culminent avec la résurrection miraculeuse du bœuf.
Le Bumba-meu-Boi se décline en plusieurs styles régionaux, appelés sotaques. Le sotaque de matraca se caractérise par l’utilisation de grandes plaques de bois percutées, créant un son distinctif. Le style zabumba privilégie les tambours graves, tandis que le sotaque d’orquestra intègre des instruments à vent. Le style costa-de-mão représente la version la plus rustique, et le sotaque de baixada combine de son côté des éléments des autres styles.
Le cycle annuel du Bumba-meu-Boi commence à Pâques avec les répétitions, qui se poursuivent jusqu’en mai. Début juin marque le baptême du bœuf, une cérémonie empreinte de spiritualité mêlant croyances catholiques et afro-brésiliennes. Les présentations principales ont lieu en juin et juillet, période durant laquelle les groupes se produisent dans différentes communautés. Le cycle se termine par la mort symbolique du bœuf, une célébration mélancolique qui clôt la saison.
Les Festas Juninas : La célébration de l’identité rurale
Les Festas Juninas constituent le deuxième plus grand événement festif du Brésil après le carnaval. Ces célébrations honorent trois saints catholiques tout en incorporant des éléments païens et des traditions amérindiennes. Saint Antoine ouvre les festivités le 13 juin, suivi de Saint Jean le 24 juin, et Saint Pierre clôt le cycle le 29 juin. Chaque saint apporte sa symbolique : Saint Antoine est le patron des mariages, Saint Jean veille sur les récoltes tandis que Saint Pierre protège les pêcheurs.
La danse traditionnelle adaptée des bals de la cour européenne appelée quadrilha occupe une place centrale dans ces festivités. Les danseurs, vêtus de costumes campagnards, exécutent des figures complexes sous la direction d’un « marqueur » qui annonce les mouvements. Cette danse raconte généralement une histoire d’amour culminant par un mariage, ce qui reflète l’importance des unions dans la société rurale traditionnelle.
Les principaux éléments traditionnels comprennent le feu de joie, symbole de la lumière de Saint Jean, qui brûle pendant toute la durée des festivités. Les drapeaux colorés décorent les rues et les places dans une atmosphère des plus festives. Le mât de Saint Jean, enduit de graisse, fait l’objet d’un jeu d’adresse populaire où les participants tentent de l’escalader pour attraper un prix.
La gastronomie occupe une place prépondérante dans les Festas Juninas. Les spécialités traditionnelles incluent la canjica, un dessert onctueux à base de maïs blanc, la pamonha, une pâte de maïs cuite dans des feuilles de maïs, et le pé de moleque, une sucrerie croquante à base de cacahuètes. Les boissons caractéristiques sont le vinho quente, un vin chaud parfumé aux épices, et le quentão, préparé à base de cachaça et de gingembre.
L’importance de la préparation culturelle et linguistique
La préparation culturelle et linguistique est un élément clé pour participer pleinement aux festivités brésiliennes. La maîtrise du portugais brésilien constitue le fondement de cette préparation, permettant non seulement de communiquer, mais aussi de s’immerger dans l’essence même des célébrations à travers la compréhension des chansons, des rituels et des interactions authentiques avec les participants.
Sur le plan pratique, une organisation méticuleuse s’impose. Les voyageurs doivent anticiper leurs réservations d’hébergement plusieurs mois à l’avance, particulièrement pour les événements majeurs comme le Carnaval de Rio. Une assurance voyage et la mise à jour des vaccins sont également indispensables, tout comme une planification des déplacements compte tenu des foules importantes.
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